Ma réflexivité s’arrête là où commence celle des formateurs.
Walter Hesbeen
Non, c’est pas une vraie citation, et c’est pas de Walter Hesbeen.
D’ailleurs la photo c’est pas Hesbeen non plus, tu l’as reconnu, c’est ce bon vieux Sigmund !
C’est juste un petit coup de griffe contre l’IFSI et contre Walter Hesbeen.
Quelques mots pour justifier cette attaque ad personam gratuite : Walter Hesbeen est le parangon de la réussite infirmière. Il a passé un doctorat. Certes, pas de médecine, de santé publique. Mais un doctorat, quoi. Vas-y l’overachiever.
Attention : mauvaise foi
Il faut savoir que l’évolution typique dans la carrière d’un infirmier, c’est l’école des cadres, avec éventuellement un master en sciences de l’éducation, en management, en économie de la santé ou en psychologie du travail. Ce qui peut impliquer la publication d’articles de recherche en soins infirmiers chez Elsevier-Masson et la satisfaction narcissique qui va avec. Ce cursus honorum peut ultimement culminer au poste de cadre supérieur de santé.
Il faut également savoir que la profession infirmière (j’y reviendrai plus en profondeur) souffre collectivement d’un complexe d’infériorité par rapport aux médecins. C’est pourquoi la profession s’est constituée en Ordre National Infirmier, a édicté un Code de Déontologie, et a fait graver ses rôles dans le marbre de la Loi.
Donc tu imagines bien qu’un infirmier qui devient docteur, c’est la classe…
Walter Hesbeen est l’auteur de (trop) nombreux livres sur la profession infirmière, autour de la thématique de la relation dans les soins, dans une prose délayée et assez insipide qui est malheureusement le standard des écrits professionnels infirmiers… Le sujet n’est pas inintéressant en soi, mais on a vite fait le tour : une fois qu’on a dit que la relation, c’est important dans les soins, on tourne vite en rond.
D’autant que la relation, ça ne s’apprend pas dans les livres. C’est pas parce qu’on a lu Carl Rogers et Walter Hesbeen qu’on va pouvoir mettre en place des relations soignantes avec tous les patients qu’on croise.
Bien, voilà Hesbeen rhabillé pour l’hiver, et une première pierre dans le jardin de l’IFSI et de la profession infirmière telle que je ne veux pas la pratiquer.